1er WEEK-END
Samedi 24 septembre • 20h ~ Église Saint Grégoire de Ribeauvillé
Armonia divina y humana
Ensemble Il Festino
Barbara Kusa, chant
Dagmar Saskova, chant
Ondine Lacorne, viole
Laurent Sauron, percussion
Nanja Breedijk, harpe
Manuel de Grange, guitare et direction
Programme :
Anonyme : Tonada “La Lata” (Códex Martínez Compañón, Pérou 1782-85)
Anonyme : Con tan tierno llanto (Cathédrale de Sucre, Bolivie)
José Marín (1619 – 1699) : Al son de los arroyuelos
Antonio Durán de la Motta (1675 – 1736) : Queditito, airecillos
Gabriel Bataille (ca.1575 – 1630) : Pues que me das a escoger
Gaspar Sanz (1640 – 1710) : Canarios (Instrumental, Zaragoza 1697)
Etienne Moulinié (1599 – 1676) : Orilla del claro Taxo
Anonyme : Un juguetico de fuego (Cuzco, ca. 1702)
Henry du Bailly (1590 – 1637) : Yo soy la locura
Anonyme : Cachua Serranita (Códex Martínez Compañón, Pérou 1782-85)
Tomás de Torrejón y Velasco (1644 – 1728) : Cuando el bien que adoro
Santiago de Murcia (1673 – 1739) : Cumbees (Instrumental, Códex Saldívar, ca.1730)
Gaspar Fernandes (1566 – 1629) : Tururú, falalá con son
Juan de Araujo (1646 – 1712) : Morenita con gracia es María
Gaspar Sanz : Jácara (Instrumental, Zaragoza 1697)
José Marín : La verdad de perogrullo
Armonia divina y humana
Canciones, villancicos et cachuas hispano-américains aux XVIe et XVIIe siècles.
Le 12 octobre 1492 l’Histoire change pour toujours. L’arrivée de Cristophe Colomb en Amérique et la découverte consécutive de ce vaste continent par les Espagnols provoquera les bouleversements économiques, politiques, religieux et démographiques les plus grands que l’humanité ait connu jusqu’alors. Le fantasme de l’Eldorado américain provoquera une émigration outre-atlantique massive entraînant la colonisation et l’évangélisation des nouveaux territoires.
L’arrivée des Européens et, plus tard, des esclaves noirs en provenance d’Afrique, provoquera un métissage plus ou moins marqué selon les lieux. Ce brassage multiculturel aura des conséquences également sur le plan artistique. En effet, les Espagnols apporteront un style musical héritier de la tradition polyphonique européenne ainsi qu’un grand nombre d’instruments, en particulier à cordes. L’évangélisation accordera une place très importante au chant et la musique sera omniprésente, aussi bien dans l’église que dans la rue. Par ailleurs, et cela constituera une particularité de la musique ibéro-américaine, les instruments dits “populaires” (guitares, percussions, vents…) ainsi que les rythmes autochtones et d’origine africaine seront non seulement tolérés mais encouragés par les autorités religieuses pour jouer la musique sacrée, créant ainsi des liens entre les peuples indigènes et l’évangile d’une intensité et d’une ferveur remarquables, liens qui perdurent jusqu’à nos jours. La musique savante trouvera également une place importante grâce à la présence de maîtres de chapelle venant d’Europe qui travailleront dans les grands évêchés comme Lima et Mexico.
À travers ce programme nous souhaitons mettre en évidence la richesse, la beauté et la variété des styles musicaux présents en Amérique aux XVIe et XVIIe siècles, leur originalité de par l’assimilation d’éléments populaires et leur universalité grâce à la rencontre de l’Europe, l’Amérique et l’Afrique. Nous incorporerons également quelques tonos de José Marín et des airs en espagnol édités en France au temps de Louis XIII, ce qui prouve, si besoin est, que la musique n’a pas de frontières, qu’elle voyage et qu’elle continuera à le faire pour toujours.
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L’ensemble Il Festino annonçait :
« Le 12 octobre 1492 l’Histoire change pour toujours. L’arrivée de Cristophe Colomb en Amérique et la découverte consécutive de ce vaste continent par les Espagnols provoquera les bouleversements économiques, politiques, religieux et démographiques les plus grands que l’humanité ait connu jusqu’alors (…). L’arrivée des Européens et, plus tard, des esclaves noirs en provenance d’Afrique, provoquera un métissage culturel aux conséquences également sur le plan artistique (…).
« Dans ce programme nous souhaitons mettre en évidence la richesse, la beauté et la variété des styles musicaux présents en Amérique aux XVIe et XVIIe siècles, leur originalité de par l’assimilation d’éléments populaires et leur universalité grâce à la rencontre de l’Europe, de l’Amérique et de l’Afrique ».
Dans l’Alsace, on a pu lire :
« Sous-titrée « Armonia divina y Humana », la prestation de l’ensemble dirigé par Manuel de Grange a parfaitement mis en lumière ce brassage culturel avec une vingtaine de pièces, toutes en langue espagnole, dont certains auteurs sont français – ainsi d’Etienne Moulinié et de gabriel Bataille, d’autres ibériques comme José Martin, Gaspar fernandes ou Tomàs de Torrejon, d’autres enfin passés anonymement à la postérité.
Deux très belles voix féminines à fort caractère, harpe, viole, guitare à la voix aiguë et percussions pour l’accompagnement. L’équipage était léger, mais par là-même propice à mettre en valeur toutes les subtilités de partitions souvent enjouées, au service de textes rarement à connotation religieuse(…). Les deux chanteuses ont donné à ces textes vie et vigueur, entre colère et murmure, sublimant Orilla del clora Taxo de Moulinié, Cuando el bien que adoro de Torrejón et Yo son la loucha de Henry du Bailly, un étonnant « éloge de la folie ».
Discret et efficace dans son temps d’accompagnement pur, le groupe instrumental a su parfaitement prendre ses responsabilités quand besoin, menant notamment avec maestria la fête dans deux pièces anonymes du XVIIIe siècle, Unjuguetico de fuego… ou pour Cachua serranita, repris en bis avec le renfort du public !
Bernard Fruhinsholz, l’Alsace du mardi 27/09
Critique du concert dans les DNA :
Dimanche 25 septembre • 11h30 ~ Cave Coopérative de Ribeauvillé
Aubade apéritive
Barbara Kusa, chant
Dagmar Saskova, chant
Manuel de Grange, guitare
Sous forme d’un concert-rencontre-dégustation. Airs et chansons à boire dans le répertoire baroque (environ 45 minutes, entrée libre dans la mesure des places disponibles, participation proposée).
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Le lendemain, les chanteuses de Il Festino et Manuel de Grange se retrouvaient à la Cave Coopérative de Ribeauvillé pour un récital-dégustation de chansons à boire du XVIIe siècle français et de vin des caves locales. Une assistance plus nombreuse qu’on ne l’avait attendu, plus attentive et motivée a découvert et les airs, et le muscat de Ribeauvillé.
Dimanche 25 septembre • 17h ~ Église protestante de Riquewihr
Claudio Monteverdi
Donna ! Motets et madrigaux
Ensemble Il Festino
Barbara Kusa, chant
Dagmar Saskova, chant
Ondine Lacorne, viole
Nanja Breedijk, harpe
Manuel de Grange, guitare et direction
Programme :
Alessandro Piccinini (1566 – 1638) : Romanesca
Claudio Monteverdi (1567 – 1643) : Romanesca a 2 (Madrigaux, Livre VII, Venise 1619)
Ohimè dove il mio ben
Dunque ha potuto sol
Dunque ha potuto in me
Ahi sciocco mondo
Giovanni Girolamo Kapsperger(† 1651) : Capona & Canarios (Livre IV de chitarrone, Rome 1640)
Claudio Monteverdi : Laudate Dominum
Alessandro Piccinini : Chaconne (Bologne, 1623)
Claudio Monteverdi
Pulchra es à 2 (Vespro della beata Vergine, Venise 1610)
O come sei gentile (Madrigaux Livre VII )
Giovanni Girolamo Kapsperger : Ballo primo (Livre IV de chitarrone, Rome 1640)
Claudio Monteverdi : Salve Regina (Selva Morale)
PAUSE
Claudio Monteverdi : Non è di gentil core (Madrigaux, Livre VII)
Giovanni Girolamo Kapsperger : Comm’esser può (instrumental)
Claudio Monteverdi : Ego flos campi a voce sola (Ed. Lorenzo Calvi, 1624)
Claudio Monteverdi : Io son pur vezzosetta pastorella (Madrigaux, Livre VII)
Giovanni Girolamo Kapsperger : Passacaglia (Livre IV de chitarrone, Rome 1640)
Claudio Monteverdi
Sancta Maria a 2 (Promptuarium Musicum, 1627)
Zefiro Torna (Scherzi Musicali, 1632)
Donna ! Sainte Vierge & amante
Madrigaux et motets à 1 et 2 voix de Claudio Monteverdi
La femme a été de tout temps, pour l’homme, un être mystérieux, fascinant et insaisissable. Aimée, adorée, désirée, redoutée, crainte, haïe, elle représente au XVIIe siècle le moyen ultime d’expression des passions humaines, dans toute leur beauté et leur excès. Mère du Christ ou objet de désir, elle ne cesse d’alimenter tous les fantasmes liés aussi bien à la pureté qu’à la luxure : Marie donne naissance au Sauveur et Hélène provoque la perte de son peuple et la chute de Troie. Il n’y a pas de demi-mesure, l’amour et la sensualité à travers la femme nourrissent les plus belles pages de la musique des hommes et Monteverdi nous montre la voie en nous rappelant que l’amour mystique est empreint de sensualité, d’érotisme même et que le plaisir des sens, l’amour passionné et charnel de la femme côtoie le sacré.
Deux femmes sur scène, accompagnées par quatre instrumentistes, nous promènent sur les deux rives de ce torrent. Pourtant, les ponts ne manquent pas et nous les traversons volontiers. Tantôt on se laisse bercer par les doux bras de notre Sainte Mère, tantôt nous rendons les armes devant le sein d’une voluptueuse Madone. Mais, en réalité, les deux n’en font qu’une.
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Dimanche le 25 septembre, les mêmes interprètes (sans la percussion) donnaient un autre concert à Riquewihr presque tout entier consacré à Monteverdi.
« La femme a été de tout temps, pour l’homme, un être mystérieux, fascinant et insaisissable. Aimée, adorée, désirée, redoutée, crainte, haïe, elle représente au XVIIe siècle le moyen ultime d’expression des passions humaines, dans toute leur beauté et leur excès. Mère du Christ ou objet de désir, elle ne cesse d’alimenter tous les fantasmes liés aussi bien à la pureté qu’à la luxure (…) Il n’y a pas de demi-mesure, l’amour et la sensualité à travers la femme nourrissent les plus belles pages de la musique des hommes et Monteverdi montre la voie en nous rappelant que l’amour mystique est empreint de sensualité, d’érotisme même et que le plaisir des sens, l’amour passionné et charnel de la femme côtoie le sacré ».
Deux femmes sur scène, accompagnées par quatre instrumentistes, nous promenaient sur les deux rives de ce torrent…