1er WEEK-END

Ensemble Comet Musicke

en résidence

L’ensemble Comet Musicke se présente lui-même ainsi : 

Les comètes passent et repassent au cours du temps, reliant le passé au présent, métaphore de notre envie de rapprocher le public d’aujourd’hui aux pratiques et répertoires d’hier.

Nous basant sur l’iconographie et l’étude des traités anciens, nous nous attachons, pour les chanteurs, à une prononciation restituée et au plus proche de la déclamation ; pour les violistes, à un jeu en position debout afin d’accompagner au mieux les voix et d’être au plus proche du public ; pour chaque répertoire – des polyphonies de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance aux airs baroques, en Flandre, en Italie ou en Espagne – à la pertinence du choix des instruments, cordes et archets.

Tour à tour chanteurs, conteurs, violistes, violonistes, cornettiste, flûtiste, guitariste, vièlistes… nous adaptons le répertoire à la richesse de notre instrumentarium et créons des concerts-biographies mêlant musique, poésie, humour et pédagogie. Le temps d’un spectacle le public voyage avec nous en compagnie des compositeurs les plus fameux : Claudio Monteverdi, Gilles Binchois, Tobias Hume, Diego Ortiz, Monsieur de Sainte-Colombe, Johannes Ockeghem… ou bien en suivant un parcours thématique : Orphée, Arianna, Jean de la Fontaine, L’Alpha et l’Omega, Chansons à boire, Las Tres Marias…

Francisco Mañalich, tenor et viole de gambe
Marie Favier, mezzo-soprano et percussions
Aude-Marie Piloz, viole de gambe et chant
Cyrille Métivier, violon, cornet à bouquin et chant
Camille Rancière, baryton, violon et alto
Sarah Lefeuvre, soprano et flûtes à bec

Samedi 17 juin • 19h  ~  Dusenbach

La Ceinture d’Orion ou les trois Marie :

un voyage mystique

Ensemble Comet Musicke

Programme :

I. Prologue

• John Dowland (1563-1626) : Farewell
• Anonyme : Étoiles d’une nuit plus belle que le jour
• Plain chant et faux bourdon sur l’Ave Maris Stella
• Cristofaro Caresana (1640-1709) : Terzo e settimo contrapunto sopra l’Ave Maris Stella 

II. Maria mère de Jésus

• Tarquino Merula (1595-1665) : Nigra sum 
• Marco Antonio Ingegneri (1535/6-15929) : La verginella è simile a la rosa dans « Il secondo libro de madrigali a 4 voci » (Venise, 1579)
• Giovanni Perluigi da Palestrina (1525-1594) / Giovanni Bassano (1558-1617) : Pulcra es amica mea  
• Hildegard von Bingen (1098-1179) : Flos campi
• Claudio Monteverdi : Ego flos campi 
• Christophe Gibert (né en 1993) : Ego flos campi (2019)

III. Marie Madeleine

• Giovanni Maria Trabaci (1575-1647) : Primo tono con tre fugue 
• Girolamo Frescobaldi (1583-1643) : A pie della gran croce 
• Henri Dumont (1610-1684) : Allemande à 4 et Symphonie 
• Marc Antoine Charpentier (1643-1704) : Sola vivebat in atris

IV. Marie de Béthante

• Henri Purcell (1659-1695) : Comme forth et Fantasia à 4
• Francisco Alvarado : Esta tarde mi bien (2019)

Concert donné après une montée-promenade avec les artistes ponctuée de musique (départ 18h). En cas de difficultés pour la montée à pieds, merci de nous le faire savoir. Collation à l’arrivée.

Dans l’imaginaire hispano-américain les trois Marie sont les étoiles de la ceinture d’Orion, le chasseur céleste, trois saintes réunies au pied de la croix. Si leur identité, au fils des évangiles et des textes chrétiens apocryphes paraît incertaine, les peintres de la Renaissance les identifient volontiers à trois figures familières : Marie, mère de Jésus, Marie Madeleine et Marie de Béthanie, sœur de Lazare. Curieusement, au fil des siècles, les images de ces trois femmes se mêlent parfois dans les mythes chrétiens composant un portrait troublant et composite d’une femme unique à la fois mère protectrice et disciple aimante, pécheresse repentie et vertueuse pénitente. Trois histoires certes, mais un seul verbe pour anagramme : aimer.

Dimanche 18 juin • 18h Église de Guémar

Claudio Monteverdi : Le Roman d’une Vie

Ensemble Comet Musicke

On oublie souvent l’éminent chanteur, maître de chant, violiste et altiste qui se cache derrière le père de l’opéra. Le jeune prodige crémonais, fils d’apothicaire et élève de Marco Antonio Ingegneri, publie sa première collection de pièces sacrées à quinze ans. Il parcourt ensuite l’Italie afin de développer sa carrière en tant qu’instrumentiste et compositeur. Nous suivons son voyage à Vérone, Ferrare et Mantoue où il rencontre la belle Claudia Cattaneo, chanteuse de la cour qui deviendra son épouse. Puis en Hongrie, dans les Flandres et à Florence, où les premiers essais d’opéra lui permettront d’imaginer son chef d’oeuvre absolu, l’Orfeo. 

Dans ce milieu compétitif, le compositeur doit défendre la nouveauté de son style, celui de la seconda prattica, soucieux d’exprimer les passions les plus contrastées. Ses œuvres conquièrent toute l’Europe, dit-on, jusqu’à Copenhague  ! Son art le mènera à Rome où il dédie son magnifique Vespro della Beata Vergine au Pape Paul V, pour finalement accéder à la charge de maître de chapelle de la basilique Saint-Marc de Venise en 1613.

À travers quelques madrigali, canzonette, arie d’opera e musiche sacrae, découvrons un autre visage de ce compositeur si célèbre et qui fut connu à son époque pour son intelligence, son humour mais parfois aussi pour son caractère orgueilleux et grognon !

Programme :

• Claudio Monteverdi (1567-1643) : I bei legami, « Scherzi musicali » (1607).

• Marco Antonio Ingegneri (1535/6-15929) : La verginella è simile a la rosa, « Il secondo libro de madrigali a 4 voci » (Venise, 1579).

• Claudio Monteverdi : 
        Surge propera, « Sacrae cantiunculae tribus vocibus » (1582) 
        Amor per tua mercé, « Il primo libro de madrigali a cinque voci» (Venise, 1587). 

• Adriano Banchieri (1568-1634) : Canzon undecima : la Organista bella in echo, « Canzoni alla francese a quattro voci » (Venise, 1596).

• Jacopo Peri (1561-1633) : Scorto da inmortal guida, diálogo de Venere y Orfeo, « Eurydice » (Florence, 1600).

• Claudio Monteverdi : 
        Cruda Amarilli, « Il quinto libro de madrigali a cinque voci » (1605).
        Sinfonia et Possente spirto, « L’Orfeo » (1607).
        Il lamento d’Arianna, « L’Arianna » (1608).
        Duo Seraphim e Magnificat, « Vespro della Beata Vergine » (1610).

• Vincenzo Bonizzi (15?-1630) : Diminution sur «  En vos adieux  »  (Cipriano da Rore) 

• Claudio Monteverdi 
        Ego flos campi (1624)
        Extrait du Combattimento di Tancredi e Clorinda (1624).

 Giovanni Artusi (1540-1613) : Tra ninfe cantiam

• Claudio Monteverdi 
        Sinfonia da Guerra, « Il ritorno d’Ulisse in patria » (1640).
        Addio Roma, « L’incoronazione di Poppea » (1642).
        Dolci miei sospiri, « Scherzi musicali » (1607).
        Damigella tutta bella  

« Aux indispensables qualités musicales, les membres de Comet Musicke ont ajouté, fruit d’une cohabitation quasi symbiotique avec les oeuvres choisies, une sensibilité communicative, un rare sens de la nuance, sachant individuellement accentuer un trait instrumental ou vocal avant de se fondre à nouveau dans le collectif, donné tout son sens au mot « polyphonie » , allant jusqu’à mettre en espace (nef, bas-côtés) certaines parties vocales pour mieux les partager… Standing-ovation amplement méritée.

(DNA / Bernard Fruhinsholz, Festival de Ribeauvillé 2021)