INTERVIEW 2023
COMET MUSICKE – Francisco MAÑALICH
3 questions à…
Francisco MAÑALICH
Quand vous interprétez Monteverdi quelle est votre première préoccupation ?
Que le public puisse accéder à un ce style si particulier inventé par Claudio Monteverdi, en essayant de respecter le langage musical dans toute sa richesse et son expressivité et sa fraîcheur des débuts.
Comment ces musiques peuvent-elles toujours ou de nouveau toucher nos contemporains ?
En essayant de retrouver l’aspect moderne et innovateur de ces musiques du début du XVII siècle, une période passionnante, une musique pénétrée par la parole et porteuse d’émotions.
Une ou deux idées sur votre programme / sur votre pratique en particulier ?
Nous allons non seulement partager avec le public la beauté de la musique mais également lui conter deux histoires : la biographie d’un des plus grands compositeurs de tous les temps, et d’autre part une tragédie mystique (« les 3 Marie »). Bien que pratiquant tous plusieurs instruments ou chantant, nous n’hésitons pas à parler, venir auprès du public, nous disperser et nous regrouper au gré des monodies et de polyphonies. Le public aime cette liberté. D’ailleurs, le premier concert se donnera au bout d’une promenade vers l’église de Dusenbach, un lieu de pèlerinage situé dans les hauteurs de RIbeauvillé. Une sorte de communion entre les artistes, le public, les musiques venues du passé et la nature.
Photo Benjamin Hénin
Thélème – Jean-Christophe Groffe
3 questions à…
Jean-Christophe GROFFE
Quand vous interprétez Monteverdi (ou Janequin, ou Scarlatti), quelle est votre première préoccupation ?
Je ne fais pas de différence entre interpréter Janequin, Schubert ou de la musique avec électronique. Je suis toujours attentif aux interactions entre les musiciennes et musiciens et à trouver le souffle adéquat au moment que l’on partage ensemble et avec le public. Ce qui m’importe le plus, c’est ce qu’il se passe entre nous, et entre nous et le public.
Comment ces musiques peuvent-elles toujours ou de nouveau toucher nos contemporains ?
En créant les conditions d’attention nécessaire, je crois que toute musique peut nous toucher, qu’elle soit contemporaine ou composée il y a des millénaires. Le concert est un moment ou toute musique est contemporaine !
Qu’espérez vous trouver à Ribeauvillé/en Alsace ?
Un public francophone, 🙂 et des lieux magnifiques, le soleil sur les vignes et l’odeur de l’été.
Video Sylvain Trousselle
Le Parlement de Musique / Compagnie Helioskiné
3 questions à…
Pierre François DOLLÉ
Stabat Mater & Folies Françaises, musique religieuse et intermède d’Arlequin : curieux attelage…
La contradiction n’est qu’apparente : elle exprime le contraste baroque, d’une autre façon, vue d’aujourd’hui.
Les Folies Françaises de Couperin consistent en un exercice de style, autour des passions humaines personnifiées par de courtes pièces musicales, dans lesquelles le chorégraphe que je suis a pu laisser la place à un imaginaire narratif et fantasque, en travaillant autour des « affects », des « humeurs », des travers et des archétypes humains.
Et le Stabat mater, en face ?
C’est à sa manière une peinture des passions humaines, où deux danseurs se répondent pour souligner les différents aspects d’une forme de transcendance. De la douleur à l’apaisement, de la tristesse à l’espoir ou encore de l’accablement au soulagement. Par une conception sobre, une gestuelle raffinée et une vision contemporaine du matériau chorégraphique baroque, les danseurs donneront une forme de corporalité à cette œuvre illuminée, si baroque et en même temps, par la multiplicité de ses aspects, si moderne.
Avec Martin Gester et le Parlement de Musique ?
Oui, c’est entre nous loin d’être une première expérience (voir notre chorégraphie du Te Deum de Charpentier, une relecture vivifiante). C’est à chaque fois un challenge : celui de renouveler le regard sur des oeuvres connues, y révéler des dimensions qui s’y trouvent, mais qui, parfois, ou souvent, ne sont guère exprimées par la force des habitudes.
Anaïs Yvoz et Julie Goussot, chanteuses / Marie-Nathalie Lacoursière, chorégraphe et danseuse.
Video Sylvain Trousselle
Accademia d’Arcadia
3 questions à…
Alessandra ROSSI-LÜRIG, directrice artistique
Qu’est-ce qui vous semble important dans votre pratique de la musique et particulièrement de votre répertoire ?
Notre démarche est celle qui tenait à cœur aux musiciens italiens de l’époque et surtout à Monteverdi: le texte, surtout le texte, toujours le texte. Les paroles doivent guider notre interprétation, et la façon de les chanter, de les déclamer, de les rendre sensibles à l’auditeur.
Comment ces musiques peuvent-elles toujours ou de nouveau toucher nos contemporains ?
Ces musiques expriment de la passion, de la grâce, de la joie et de la souffrance, et, dans le cas de la musique sacrée, de la magnificence. Des qualités et des sentiments qui n’ont pas d’âge, et qui touchent absolument tout le monde.
Qu’espérez vous trouver à Ribeauvillé/en Alsace ?
De nouvelles rencontres, de la joie dans la musique….et de l’excellent vin blanc !
C’est la première fois que l’ensemble baroque italien Accademia d’Arcadia se produira dans notre région. Ce sera à Ribeauvillé, à St Grégoire le 1er juillet, au Couvent le 2, et aussi samedi 1er sur la place de la Mairie, genre tambours et trompettes et dimanche à la Cave Bott…
L’ensemble, formé de chanteurs et d’instrumentistes spécialisés, a gagné une renommée enviable en Italie par ses réalisations autour du répertoire vénitien, et notamment du brillant Maître de Chapelle de la Basilique San Marco Alessandro Grandi.
À l’écoute de leurs enregistrements, on est frappé par la splendeur de leur son d’ensemble, par la lisibilité de leur polyphonie en même temps que par la clarté de la diction, et par cette couleur si typiquement latine dans un répertoire qui sonne comme leur langue native.
Pour eux, une évidence. Pour nous, une découverte incontournable.
Pour des raisons d’ordre privé, Alessandra Rossi-Lürig, Directrice artistique de l’ensemble Accademia d’Arcadia ne pourra assurer la direction des concerts du 3e week-end. Elle sera remplacée par Maestro Michele Vannelli, actuel Maître de Chapelle de la Basilique San Petronio à Bologne, familier de l’ensemble.